Le mystère des balles fantômes
Shanghai, dans les années 20. Deux détectives se rencontrent : Guo Zhui est tireur d’élite et Song Donglu une sorte de Holmes chinois excentrique obsédé par les crimes parfaits. Le duo enquête sur une série de meurtres inexplicables dans une manufacture de munitions, crimes que les employés terrifiés attribuent au fantôme d’une ouvrière, les balles fatales n'étant jamais retrouvées.
« Il n’y a rien d’original ici, nous nous contentons de copier ce que font les Occidentaux et de l’améliorer ». Un mauvais esprit pourrait dire que ce dialogue, extrait du Mystère des balles fantômes, décrit le film lui‑même.
Il est vrai que le réalisateur Chi-Leung Law a manifestement été très inspiré par le Sherlock Holmes de Guy Ritchie. La fuite de la manufacture en feu est même une copie conforme de la course explosive de Watson sur un quai dans le premier film de Guy Ritchie. Mais résumer Le mystère des balles fantômes à une vulgaire contrefaçon serait très réducteur.
Malgré quelques défauts (présentation brouillonne des deux personnages) et d’occasionnelles fautes de goût (autopsies systématiquement filmées depuis l’intérieur du corps des victimes), il faut reconnaître à Chi-Leung Law un certain style : sa belle photographie mise au service d’une histoire diaboliquement rythmée, incarnée avec intensité et humour par les deux stars hong‑kongaises : Nicholas Tse et Lau Ching‑Wan.
Le réalisateur se révèle aussi à l’aise dans les scènes d’action (tir de précision dans une impasse, fusillade dans un entrelacs d’escaliers), que lors d'une jolie scène d’amour ou encore dans la description d’un atroce fait divers transformé ici en comédie noir et blanc muette.
Ce Mystère intrigue donc le spectateur, le tient en haleine et a même la politesse de le cueillir à la mâchoire lors d'un joli coup de théâtre final.