Le monde est à toi
Un petit dealer de banlieue (Karim Leklou) va tenter un dernier gros coup avec une bande de pieds nickelés pour s’émanciper de sa mère envahissante (Isabelle Adjani) et devenir le distributeur officiel des tubes glacés Mr Freeze au Maghreb.
Huit ans après le dispensable Notre jour viendra, le film de Romain Gavras, dont le titre fait référence au « The World is Yours » de Scarface, est une nouvelle tentative du réalisateur de faire fusionner un univers propre à la banlieue (des clips de PNL au chien du caïd qui s’appelle Ibra) avec un sens de l’esthétisme évident malgré quelques lourdeurs (plans trop longs et ralentis inutiles). Le problème, c'est que sa formule n'est pas stable, reposant avant tout sur un scénario naïf et des personnages too much interprétés par des acteurs prestigieux dans une logique de contre‑emploi appuyée (Cassel, Adjani, Damiens, Katerine…).
Certes, c’est parfois drôle et Vincent Cassel est épatant quand il rejoue le personnage du gangster limité intellectuellement de Robert De Niro dans Jackie Brown, mais la comparaison avec Quentin Tarantino (on pense aussi à Guy Ritchie) s'arrête là. Au final, on a plus l’impression de regarder le film d’un sale gosse surdoué qui se fait plaisir.