Le métro de la mort
L’inspecteur Calhoun (Donald Pleasence) mène l’enquête sur une vague de disparitions dans le métro londonien.
Premier film de Gary Sherman (Réincarnations, Vice Squad), Le métro de la mort réalisé en 1972 donne un coup de boost aux productions ronflantes de la Hammer. Exit les châteaux en ruines et les monstres de la littérature gothique, un cadre urbain particulièrement anxiogène devient désormais l’antichambre de l’horreur. Le cinéaste élabore celle‑ci à partir de l’histoire occultée de la ville sous laquelle des ouvriers se retrouvèrent pris au piège lors de la construction de tunnels. L’ultime survivant de cette catastrophe rejoint les nouveaux monstres de la décennie ‑les Rednecks de La colline a des yeux, Leatherface (Massacre à la tronçonneuse) entre autres‑ soit autant de visages masqués ou défigurés qui reflètent les béances d’une société malade.
Les saillies décalées de l’inspecteur Calhoun (la prestation de Pleasence est tout bonnement jubilatoire) sirotant son thé tranquillement posé à son bureau tranchent avec les incursions cauchemardesques dans le métro. Sherman ne nous épargne d'ailleurs aucun détail organique, des corps en putréfaction et démembrés aux ossements rongés par les rats, le cinéaste passe du glauque absolu à l’humour surréaliste lorsque l’immense Christopher Lee, en privé guindé, pose sa cape de Dracula le temps d’une rencontre lunaire avec Calhoun. À (re)voir d’urgence.