- Il était une fois… Le mépris (52')
- Une présentation du film par Colin MacCabe (6')
- Paparazzi de Jacques Rozier (22')
- Bardot Godard : le parti pris des choses de Jacques Rozier (10')
- Bande-annonce originale (2')
- Livret de 24 pages rédigé par Jean-Baptiste Thoret
Réalisé en 2009 par Antoine de Gaudemar, co‑écrit avec Marie Genin et Serge July, Il était une fois… Le mépris est à la fois le portrait d’un film et d’une époque. Face à son film, Jean‑Luc Godard se prête au jeu des questions autour de la mise en scène, de sa collaboration avec l’icône mondiale de la liberté Brigitte Bardot et Fritz Lang, « vieux chef indien » pour reprendre le terme de Jacques Rozier, que le cinéaste admire profondément.
Des extraits du Dinosaure et le bébé (André S. Labarthe, 1967) illustrent d’ailleurs parfaitement ce lien très fort entre l’élève et son mentor. Le documentaire dense et captivant alterne leçons de cinéma et confessions du cinéaste qui déclare « aimer mieux s’intéresser à l’ensemble d’une chose, plutôt qu’à une chose particulière » et considère « qu'il y a toujours trois images : le bon film c’est celui qui fait voir la troisième image qu’on ne voit pas lors de la première, qu’on ne voit pas lors de la seconde et qui en "fait" la troisième, qui peut‑être n’a pas à être filmée ». Prodigieux.
Les bonus, la suite
L’un des meilleurs films de Jean‑Luc Godard et probablement le plus coûteux. Une présentation sommaire de Colin MacCabe qui raconte pourquoi Le mépris reste le film le plus conventionnel du cinéaste.
Brigitte Bardot est B.B, la fille la plus photographiée du monde. Sur le tournage du Mépris, le réalisateur Jacques Rozier (disparu le 31 mai dernier) saisit les moments volés des paparazzis nichés dans les falaises de la villa Malaparte et prêts à tout pour obtenir « Le » meilleur cliché (le plus dénudé possible) de l’actrice. Un objectif suffisamment performant, une Vespa, des jambes, du souffle, un flash : autant d’armes discutables en provenance d’une presse « pas bien élevée » qui arrive à faire d’une photo ce qu’on veut qu’elle dise…
Dans le court métrage suivant, Rozier suit Godard et son équipe au travail. S’il arrive au cinéaste de faire presque toujours le contraire de ce qu’il avait prévu au départ, le résultat s’avère être à la hauteur de ses attentes initiales. « Le mépris est le film de Bardot » parce qu’il s’agit d’un film vrai sur la femme moderne et que la mise en scène telle que Godard l'appréhende dit tout sur son parti pris.
Enfin, un formidable livret écrit par Jean‑Baptiste Thoret qui revient sur la genèse du film ainsi que les différences notoires entre le roman d'Alberto Moravia (paru en 1954) et son adaptation une décennie plus tard. L'analyse comparée de L'éclipse (1962) d'Antonioni et les pistes autour de l'impossibilité du couple donnent un éclairage nouveau à ce grand classique trés étudié du cinéma.