Le manteau
À la mairie, De Carmine (Renato Rascel), un employé modeste, est la risée de ses collègues. Il faut dire que le jeune homme, déjà maladroit et peu sûr de lui, détient pour seul vêtement d’hiver un vieux manteau troué. Un jour, il gagne une somme d’argent considérable. Mais l’un des responsables de la mairie est persuadé que De Carmine était au courant d’une magouille financière… De Carmine se fait alors coudre le magot dans son manteau, qui va bientôt disparaître.
Le cinéaste italien Alberto Lattuada (Les adolescentes en 1960, La tempête en 1958) adapte la nouvelle éponyme de Gogol et déplace l’histoire originale ancrée dans la Russie du XIXe siècle pour l’inscrire dans l’Italie des années 50, imprégnée de son néoréalisme bichrome, entre le noir charbonneux des ruelles suintant la misère du prolétariat et le blanc faussement immaculé des intérieurs d’une bureaucratie à la fois bête et suffisante. Mais la naïveté et la puissance comique de De Carmine ne suffisent pas à contrer l’inhumanité naturelle des petits chefs.
Une petite perle du cinéma transalpin à découvrir.