Le Mans 66
Inspiré d’une histoire vraie, Le Mans 66 de James Mangold (Logan) met en scène le combat acharné de l’ingénieur automobile américain Carroll Shelby pour construire la voiture qui fera gagner l’édition 1966 de la course mythique des 24 heures du Mans au constructeur Ford. Le pari est d’autant plus audacieux que, depuis des années, la prestigieuse écurie d’Enzo Ferrari règne en maître sur le parcours mythique. Carroll Shelby est convaincu que tout est possible, surtout s’il parvient à imposer aux dirigeants de Ford, réticents, le pilote britannique surdoué Ken Miles au volant du futur bolide.
Difficile de faire le tri entre la facture ultra‑classique du film et certains clichés inhérents au genre, mais avant d’être un film de course automobile, Le Mans 66 est un film d’amitié virile et sensible entre deux authentiques personnalités incarnées par un duo d’acteurs brillants : Matt Damon et Christian Bale. Le tandem, qui sent bon l’huile de moteur et le joint de culasse, fonctionne à merveille et sa complicité crève l’écran, sublimée par des dialogues ciselés et des situations tendres, drôles, parfois émouvantes. À cela viennent s’ajouter des séquences de course prodigieuses où la caméra virevolte au‑dessus et entre les bolides qui, lancés à plus de 300 km/heure, se frôlent, se dépassent et parfois se percutent avec un réalisme saisissant. Sans doute la meilleure partie du film, éclairé comme dans une Amérique rêvée enfouie à jamais.
Doté d'un classicisme assumé qui peut certes renvoyer à un certain « cinéma de papa », Le Mans 66 fait aussi directement référence à cette époque hollywoodienne où les deux légendes McQueen et Newman, connues pour leur amour des bolides et du Mans, auraient parfaitement pu tenir les rôles de Damon et Bale. Alors oui, Le Mans 66 dure deux heures et trente‑trois minutes, mais il file au moins aussi vite que ses bolides. Un pur régal old school.