Le mandat
Sénégal. Lorsque Ibrahima Dieng (Makhouredia Gueye) reçoit un mandat de 25 000 francs CFA de la part de son neveu, immigré à Paris, la bonne nouvelle fait le tour du quartier. Décidé à aider sa famille ainsi que ses voisins, l’heureux bénéficiaire se heurte bientôt aux exigences administratives de la Poste : sans carte d’identité, impossible de toucher les sous.
En 1968, année de la consécration pour cette comédie grinçante récompensée au Festival de Venise, celui que l’on surnomme le « Père du cinéma africain » compte déjà plusieurs vies derrière lui. Tirailleur au sein de l’armée coloniale pendant la Seconde Guerre mondiale, écrivain engagé contre les préjugés raciaux (publié en 1957, Ô pays, mon beau peuple est un classique de la littérature africaine), Ousmane Sembène fait ses armes aux studios Gorki à Moscou. La Noire de… (1966), qui relate l’histoire poignante d’une nourrice sénégalaise réduite à l’esclavage par ses employeurs antibois, est le premier long métrage réalisé par un cinéaste d’Afrique noire.