par Carole Lépinay
03 mai 2022 - 10h19

Le mandat

VO
Mandabi
année
1968
Réalisateur
InterprètesMakhouredia Gueye, Ynousse N'Diaye, Isseu Niang, Mustapha Ture
éditeur
genre
notes
critique
7
10
A

Sénégal. Lorsque Ibrahima Dieng (Makhouredia Gueye) reçoit un mandat de 25 000 francs CFA de la part de son neveu, immigré à Paris, la bonne nouvelle fait le tour du quartier. Décidé à aider sa famille ainsi que ses voisins, l’heureux bénéficiaire se heurte bientôt aux exigences administratives de la Poste : sans carte d’identité, impossible de toucher les sous.



En 1968, année de la consécration pour cette comédie grinçante récompensée au Festival de Venise, celui que l’on surnomme le « Père du cinéma africain » compte déjà plusieurs vies derrière lui. Tirailleur au sein de l’armée coloniale pendant la Seconde Guerre mondiale, écrivain engagé contre les préjugés raciaux (publié en 1957, Ô pays, mon beau peuple est un classique de la littérature africaine), Ousmane Sembène fait ses armes aux studios Gorki à Moscou. La Noire de… (1966), qui relate l’histoire poignante d’une nourrice sénégalaise réduite à l’esclavage par ses employeurs antibois, est le premier long métrage réalisé par un cinéaste d’Afrique noire.

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Mandabi
Tous publics
Prix : 19,99 €
disponibilité
30/06/2021
image
1 BD-50 + 1 DVD-9, 91', zone B
1.66
HD 1 080p (AVC)
16/9
bande-son
Wolof DTS-HD Master Audio 2.0
Allemand DTS-HD Master Audio 2.0
sous-titres
Français, allemand, anglais
7
10
image

Malgré la nouvelle restauration 4K plutôt efficiente, quelques fourmillements demeurent, ainsi que des couleurs un peu éteintes, comme ternies par le temps. L'effet documentaire/réaliste voulu par le réalisateur est en revanche très agréable, certains gros plans sont même très beaux et précis. Une redécouverte et 4 étoiles en technique pour l'effort et la nette progression.

5
10
son

La musique est toute de suite assez agressive et de micro‑coupures se ressentent ici ou là. Là encore, l'impression de son « pris sur le vif » domine. D'époque mais finalement pleinement immersif et vivant. 

8
10
bonus
- Commentaires audio de Samba Gadjigo et Jason Silverman, réalisateurs du documentaire Sembène ! (2015) (92')
- Interview avec Alain Sembène, fils du réalisateur (28 ')
- Un rendez-vous à Dakar : retour sur les classiques de Sembène (21')
- Coulisses du film (2')
- Une histoire sénégalaise : Le mandat ou la naissance du cinéma ouest-africain (24')
- Conversation avec le scénariste Boubacar Boris Diop et la sociologue et féliniste Marie Angélique Savané (2020) (19')
- DVD du film
- Trailer

Une superbe série de compléments pour (re)découvrir ce cinéaste majeur, le premier de l'Afrique de l'Ouest, comprendre sa modernité, son travail social et ethnologique, celui pour qui « le cinéma était sa religion », dixit son fils Alain Sembène.

 

Ce dernier raconte l'aventure du premier long métrage de son père tourné en wolof, capté principalement dans la maison familiale de ses oncles. Nous sommes en 1968, en plein décolonisation. Les spécialistes s'enchaînent et retracent le parcours de cet écaivain‑cinéaste, ancien syndicaliste, qui commença à étudier le cinéma sur le tard à l'âge de 42 ans à Moscou, au sein du prestigieu studio Gorki. Tous louent son goût pour l'innovation, le cinéma alternatif, sa capacité à explorer de nouvelles voies et son néoréalisme brut. Un passage obligé et passionnant. Bravo Studiocanal.

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