Le Mac
Amateurs de Jim Carrey et de Blake Edwards, sortez vos parapluies. Comédie bien de chez nous, pour le meilleur mais surtout pour le pire, Le Mac évoque les heures sombres de la comédie franchouillarde des années 1970, avec ses nanars bas de plafond (Mon Curé chez les nudistes) ou les films des Charlot, le bricolage naïf en moins.
Réalisateur de la série Un gars, une fille, Pascal Bourdiaux signe sous la houlette du producteur Thomas Langmann une comédie lourdingue, flanquée d’un scénario prévisible, qui surfe sur le vieux thème du jumeau ‑ressort décidément à la mode dans le cinéma français, voir Le siffleur avec François Berléand‑.
Ici, un employé de banque aussi pop qu’un slam de Grand Corps Malade, Chapelle, est contacté par la police afin de se faire passer pour Ace, son frère jumeau, un caïd du milieu marseillais en contact avec un trafiquant de drogue. Contraint et forcé, Chappelle accepte de devenir Ace le temps de l'opération. La séance de coaching peut commencer…
Deux ans après le bide Sa majesté Minor de Jean‑Jacques Annaud, Jose Garcia revient, égal à lui‑même, mais cette fois dans un film qui, en salles, a trouvé son public. Le Mac reconstitue au passage le duo de choc de La vérité si je mens (Garcia et Melki) et tient intégralement sur les épaules de son acteur, à qui on ne peut vraiment rien reprocher. Mais hormis quelques séquences savoureuses (apprendre la démarche d’un caïd, savoir bomber le torse, donner un coup de boule à un chien, danser comme une gogo girl) dans lesquelles Garcia déroule un numéro huilé et efficace, et une réalisation plutôt soignée qui lorgne sans cesse vers le style tarantinesque, Le Mac n’est qu’une énième comédie française pataude à mettre sur le compte d’un genre décidément en berne.