Le grand couteau
Charlie Castle (Jack Palance), célèbre acteur résidant à Los Angeles, a bradé ses rêves contre une existence superficielle et luxueuse, intégralement assujettie à la volonté de son producteur. En apparence, Castle a tout pour être heureux, mais sa liberté individuelle brimée et ses rapports familiaux chaotiques vont le pousser au bord du gouffre.
Formidable film sur Hollywood et ses rouages infernaux, Le grand couteau dénonce sans retenue la dureté du système et des individus qui le composent, de l’acteur frustré et malheureux au producteur manipulateur et vénéneux.
Cette pépite cinématographique conçue par le grand Robert Aldrich (cinéaste tous terrains allant du western avec Vera Cruz en 1954 aux prémisses du film d’horreur avec En quatrième vitesse en 1955), démontre à quel point l’identité d’un individu peut être dévorée par le corps fascisant d’un Hollywood dictatorial.
Derrière cette ambition pamphlétaire, The Big Knife file également une violente métaphore des fractures politiques qui divisaient l’Amérique dans le courant des années 50. Un chef-d’œuvre et l’une des meilleures interprétations de Jack Palance qui, ironie de l’histoire, jouera le rôle d’un producteur inique dans Le mépris de Godard.