Le goût des merveilles
Louise, une jeune veuve arboricultrice, élève ses deux enfants et tente de faire subsister l’exploitation de son défunt mari dans la Drôme. Un soir, elle renverse sur la route un jeune homme prénommé Pierre, et lui porte assistance. Pierre, homme étrange qui cumule un goût frénétique de l’ordre et une capacité infinie à s’émerveiller de ce qui l’entoure, intrigue puis fascine Louise.
Un récit délicat et réussi qui fait vite oublier ses premières minutes un peu trop « Belle des champs ». Nourri par l’indéniable présence lumineuse de Virginie Efira (Louise) et par une interprétation remarquable de Benjamin Lavernhe (Pierre), le film raconte à la fois un retour à la vie et un apprentissage de la différence. Car l’une des caractéristiques principales du personnage de Pierre n’est longtemps pas nommée. En évitant ainsi la dépose immédiate d’étiquette, le réalisateur Éric Besnard permet intelligemment au spectateur de découvrir l’intriguant et parfois très drôle Pierre au rythme paisible de Louise.
La mise en scène élégante joue parfois un peu trop la carte esthétisante. Le scénario, plaisant, pèche à l’occasion par gourmandise côté bons sentiments. Autant de petites erreurs qui ne pèseront au final pas bien lourd tant le duo d’acteurs mène chacun dans son registre cette jolie histoire à bon port.