Le flingueur
En 1972, soit deux ans avant Un justicier dans la ville, Michael Winner réalise The Mechanic (Le flingueur en français) avec Charles Bronson dans le rôle d’un tueur à gages froid comme un serpent, qui voit sa petite vie chamboulée par l'arrivée d'un jeune loup (Jan‑Michael Vincent) désireux de prendre sa place.
Présenté à tort comme le remake du film de Winner, Le flingueur de Simon West (Les ailes de l’enfer) part d’un personnage à peu près similaire, Arthur Bishop (Jason Statham), spécialiste des assassinats déguisés en morts accidentelles. Un jour, il reçoit l’ordre de supprimer son mentor (Donald Sutherland), accusé d’avoir trahi une mystérieuse organisation. Steve, le fils de ce dernier (Ben Foster, plutôt bon mais peu crédible en fils à papa qui se transforme après quelques jours de training en une bête de guerre), contacte alors Arthur et lui demande de venger la mort de son père. Entre les deux hommes, une étrange complicité se noue, mais sur laquelle plane l’ombre d’un meurtre inavoué.
Si West avait repris la ligne de Winner, et un autre acteur que Statham, incapable de jouer la moindre séquence de comédie, il avait de l’or entre les mains. Mais ce Flingueur se contente d’enfiler les séquences d’action et vide l’idée originale (un vieux loup dévoré par une jeune génération sans foi ni loi) de sa substance. Hormis un affrontement mano a mano entre Steve et un mafieux obèse particulièrement gratiné, le film ressemble à un film standard des productions EuropaCorp. Dommage.