Le fils unique
À Shinshu, petit village reculé de montagne, au centre du Japon, le jeune Ryosuke (Shinishi Himori) vit modestement avec sa mère, fileuse de soie. Après quelques réticences liées au manque de moyens, la mère décide d’envoyer son fils étudier dans la capitale, et ce, en dépit de lourds sacrifices. Treize années passent. Installé à Tokyo et devenu père de famille, Ryosuke reçoit sa mère dans son foyer pour la première fois.
Premier film parlant de Yasujiro Ozu, Le fils unique saisit la fracture d’un pays partagé entre la ruralité et l’émergence de villes industrielles, tout en l’inscrivant simultanément au cœur même des rapports filiaux. Par ailleurs, Le fils unique ouvre la voie des thématiques chères au cinéaste japonais, soit le conflit silencieux entre les générations, la chronique à la fois intime et sociale d’un pays tiraillé entre le passé et sa progression bouleversante vers un devenir déceptif, et enfin, l’étude de cette tendre filiation orientée, malgré elle, vers la finitude des aïeux. Un chef‑d’œuvre restauré.