Le festin de Babette
En 1871, Babette (Stéphane Audran) quitte une France en proie aux tumultes de la Commune de Paris. Elle trouve refuge dans un petit village isolé du Danemark et devient la gouvernante de deux inséparables sœurs, Filippa (Bodil Kjer) et Martine (Birgitte Federspiel).
Ces dernières ont consacré leur existence à la religion et aux nécessiteux au nom de leur père pasteur et au détriment de leurs soupirants d’antan, un chanteur d’opéra français et un ambitieux officier. Un jour, Babette gagne à la loterie. Elle décide alors de concocter un « vrai repas français » pour tous les villageois.
Adaptation du conte de Karen Blixen (La ferme africaine qui devint Out of Africa à l’écran), Le festin de Babette importe, par le biais d’un océan déchiré constamment par les vents, toutes sortes de victuailles voluptueuses, interpellant les sens, alors qu’il ne s’agit, sur cette terre de vieillards diminués, que de piété.
La tablée chaleureuse dressée pour douze convives n’est pas sans évoquer la Cène. Babette fait ainsi don de sa propre personne et permet l’alliance des appétits terrestres à la communion mystique des souvenirs et des hommes entre eux. Un régal.