Le dilemme
Ronny et Nick sont potes depuis la fac. Ils sortent ensemble, travaillent ensemble (leur petite PME de sonorisation sport de voitures électriques commence à prendre son envol) et, comble du bonheur, leurs moitiés s'entendent à merveille. Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes, si Ronny n'avait pas découvert Geneva (Winona Ryder), la femme de son frère de cœur, en pleine séance de « bisouillade » avec un grand gaillard musclé et tatoué (Channing Tatum). Commence alors pour Ronny la torture suprême : tout dire (ou pas) à son meilleur ami. Dilemme.
Mentir ou trahir : telle est la question. Bien entendu, pas de surprise, puisque pour les besoins du scénario (aussi mince soit‑il) et des quiproquos attendus, notre brave type (Vince Vaughn, de plus en plus adipeux quand même) va passer par tous les stades de la réflexion, avant de tenter la dissimulation des faits à ses proches, la collecte de preuves avec photos à l'appui, puis le grand déballage final. Rien de neuf donc à l'horizon et beaucoup de bavardage pour un script très « puritainement vôtre ».
Saluons au passage le tour de force de Ron Howard d'avoir si mal « exploité » une comédienne ô combien talentueuse (Jennifer Connelly), ici cantonnée à un rôle invisible. Et son courage aussi. Celui d'avoir tenté de tourner un film digne de ce nom avec un postulat aussi simpliste. Au mieux, un sujet d'épisode de série TV. Et encore, un Desperate Housewive ou un Feux de l'amour auraient sans doute assaisonné le tout de piment extra‑fort, qui fait ici cruellement défaut. Seules éclaircies notables, les apparitions de Queen Latifah et son langage toujours fleuri.