Le dernier vol
Nous sommes en 1933. Le Sahara est sous occupation française. C’est là, quelque part dans le Ténéré, que s’est écrasé l’avion de Bill Lancaster. Bien décidée à retrouver l’homme qu’elle aime, Marie Vallières de Beaumont (Marion Cotillard), aventurière et aviatrice, part à sa recherche aux commandes de son biplan. Contrainte d’atterrir sur un poste de méharistes, elle fait la connaissance d’Antoine Chauvet (Guillaume Canet), lieutenant proche des Touaregs. Mutique mais compréhensif, l’homme tente d’aider la jeune femme. Et l’accompagne dans le désert…
Adapté du roman Le dernier vol de Lancaster de Sylvain Estibal, lui-même inspiré de l’histoire vraie de l’aviateur Bill Lancaster, Le dernier vol de Karim Dridi (Bye-bye, Pigalle…), marque les retrouvailles de Marion Cotillard et Guillaume Canet, couple à la ville, qui n’avaient pas tourné ensemble depuis Jeux d’enfants (2003).
Mais le casting glamour ne rattrape pas les faiblesses scénaristiques du film. Production plastiquement soignée (paysages de dunes à perte de vue et nuits étoilées mis en valeur par un beau travail de photographie), accompagnée par la musique ensorcelante du trio palestinien Joubran et du groupe Chkrrr, Le dernier vol se voit hélas déséquilibré par sa structure bicéphale.
Que ce soit dans sa première moitié, réflexion sur la question coloniale, ou sa seconde partie, romance naissante de deux êtres perdus dans le désert, le long métrage néglige ses personnages et leurs émotions, s’intéressant à des détails mais oubliant l’essentiel. Ce récit initiatique dénué de rythme, aux dialogues nébuleux, passe à côté d’une belle histoire d’amour.