Le dernier gang
Ariel Zeitoun, auteur de huit films à peine honorables (Paroles et musiques), tente de renouer avec le film de gangsters des années 70 (Mean Streets featuring Les égouts du Paradis) et adapte très librement l’affaire du Gang des Postiches qui défraya la chronique de 1981 à 1985.
Depuis leur tendre enfance, Simon (Vincent Elbaz, le chef du gang), Bonner, Merle et Maxime n’ont jamais cessé de commettre des petits larcins jusqu’à former le fameux Gang des Postiches, spécialisé dans le cambriolage des coffres de banques (celles des quartiers huppés) et auteur d’une trouvaille géniale qui lui permettra d’échapper à la police durant des années : le déguisement. Sous la panoplie d’un Rabbin, d’un peintre en bâtiment, d’un VRP en costard ou d’un hippie patenté, Simon et sa bande dévalisent les banques à la barbe de la police, impuissante. Pourtant, Milan (Pascal Elbé), un flic taciturne et obsessionnel, va tout faire pour les coincer.
Film efficace, Le dernier gang parvient à mixer habilement fiction liée au genre, trajectoires intimes des membres du gang (Elbaz et sa jeune épouse Clémence Poésy, relations d’amitié avec Sami Bouajiila) et contexte socio-politique d’une France qui, après l’avènement de Mitterrand au pouvoir et sa promesse libertaire, croit enfin pouvoir réaliser les rêves de 68. Une bonne surprise.