Le dernier automne
Tout juste âgé de 24 ans, Valentin (James McAvoy), fervent admirateur et partisan de la philosophie de l’écrivain Léon Tolstoï (Christopher Plummer), rejoint sa propriété de Iasnaïa Poliana pour y exercer la fonction d’assistant. Dès son arrivée, l’ambiance s’avère conflictuelle entre le romancier et son épouse, la comtesse Sofya Andreïevna (Helen Mirren).
Et pour cause, au nom de ses principes existentiels, Tolstoï ne tient ni à revendiquer son titre de noblesse ni à léguer les droits de son œuvre à sa famille. Selon ses théories altruistes, ceux‑ci reviennent au peuple. Sofya soupçonne Chertkov (Paul Giamatti), disciple dévoué de son époux, d’influencer les choix de celui‑ci. À 82 ans, Tolstoï quitte le domicile familial, mais la maladie le rattrape peu de temps après.
Visiblement à cours d’inspiration formelle, Michael Hoffman (Un beau jour, Le club des empereurs) signe un semi‑biopic académique (les derniers jours d’un génie littéraire et humaniste), comme un téléfilm gâté par un budget considérable.
Malgré la quête d’absolu et de pureté qui imprègne la doctrine tolstoïenne, l’écrivain lui‑même et Valentin (aussi novice que naïf) se partagent leur lot de contradictions (la postérité ‑y compris ses conséquences financières‑, réservée au cercle intime contre le don de soi au peuple pour l’un, l’amour platonique contre les relations charnelles pour l’autre).
Soit un tiraillement éthique brillamment interprété par Christopher Plummer et James McAvoy. Quant à Helen Mirren en épouse hystérico‑amoureuse : elle est bluffante.