Le déménagement
Écrivain de profession, Alain (Dany Boon) se prépare à abandonner son activité pour une sitcom dont il sera l'auteur. Le cachet, alléchant, lui permet d’offrir une nouvelle maison à sa femme, sa fille et son futur bébé. Et aujourd’hui, c’est le grand jour : la famille déménage. Mais pour réaliser des économies de bouts de chandelle, Alain a préféré recruter des Roumains au noir, pas vraiment portés sur la ponctualité et peu soigneux avec le mobilier, et a aussi convié sa bande de potes, histoire que tout le monde mette la main à la pâte. Mais certains ont justement un poil dans la main…
Reposant sur le schéma classique du vaudeville, Le déménagement aurait tout aussi bien pu être une pièce de théâtre : quasi‑unité de lieu et de temps, personnages caricaturaux et bruyants, quiproquos, escarmouches et zizanie généralisée.
Mais, au-delà du brouhaha et des quelques gags, on comprend vite la teneur du propos. À travers le portrait d’une bande d’amis (l’auteur de gauche qui s’exile dans une banlieue bourgeoise, le rédacteur en chef adjoint capitaliste, la jeune maman photographe en mal de reconnaissance professionnelle…), le réalisateur Olivier Doran illustre les évolutions et les questionnements des trentenaires. Et c’est dans la confrontation que le vernis s’effrite, le déménagement ne servant que de catalyseur.
Si l’ensemble reste gentillet, certains personnages (notamment le journaliste interprété par Dieudonné) surenchérissent dans une ironie mordante bienvenue. Pas indispensable, cette modeste comédie permet de découvrir Dany Boon et Sami Bouajila dans l’un de leurs premiers rôles.