Le Dahlia Noir
1947, Los Angeles. Deux inspecteurs de police, Bucky et Lee, enquêtent sur le meurtre d’une jeune starlette, Elizabeth Short, atrocement mutilée.
Adaptation du roman éponyme de James Ellroy, Le Dahlia Noir constitue le ratage intégral d’un cinéaste qui, depuis une dizaine d’années (et le fameux Snake Eyes, dernier film à avoir su faire converger de façon virtuose les obsessions de son auteur et un état donné du monde), au fond, n’a plus rien à nous dire. Ni sur l’Amérique, ni sur le cinéma, ni sur son travail de créateur.
En témoigne la « grande scène depalmienne » à laquelle s’invite, comme un roulement de tambour pathétique, l’ex-fantôme du paradis (William Finley) : tour de force pénible qui compile en un mouvement spiralique l’escalier des Incorruptibles, le fil étrangleur de Blow Out, la silhouette noire flanquée d’un couteau éclatant de Pulsions et la chute fatale de Furie. Voilà pour les fans. Rideau.
De Palma, cinéaste dépassé ? Au final, deux heures atones et prévisibles qui finissent par composer une tapisserie tressée de clichés vus et revus (surface lisse d’Hollywood Vs ses profondeurs corrompues, goût de la reconstitution glacée, retournements identitaires reconduits avec paresse, batterie de citations pour fans peu exigeants, etc.).
Déception monstre.