Le coup de l'escalier
C’était le film fétiche de Jean‑Pierre Melville qui avouait l’avoir vu une centaine de fois (et s’en souviendra notamment pour la séquence du casse du Deuxième souffle). Réalisé en 1959, Le coup de l’escalier constitue l’un des joyaux de l’immense filmographie de Robert Wise, cinéaste éclectique qui a œuvré dans tous les genres, du fantastique (La maison du Diable), au film noir (Nous avons gagné de soir), en passant par la SF (Le jour où la Terre s’arrêta) et le film musical (West Side Story).
Avec Le coup de l’escalier, Wise aborde frontalement la question du racisme et oppose le crooner Harry Belafonte à un ancien vétéran raciste de la guerre de Corée (magnifique Robert Ryan). Tout sépare ces deux hommes, si ce n’est le même besoin de se refaire ou de rembourser des dettes. C’est alors qu’un hold‑up organisé par un ex‑flic corrompu les contraint à s’entendre.
À mi‑chemin du drame social et du film noir, Le coup de l’escalier vaut surtout pour la façon dont Wise aborde un genre alors finissant par ses marges, les moments de déambulation, les doutes qui envahissent ses personnages, cette formidable séquence d’attente qui précède le casse, et expédie les scènes attendues en quelques minutes. Une merveille.