Le corps de mon ennemi
Après un long séjour en prison, François Leclerq (Jean‑Paul Belmondo) revient à Cournai, petite ville industrielle du Nord de la France. Accusé, sept ans plus tôt, d'un double meurtre qu’il n’a pas commis, il compte imposer réparation pour cette injustice auprès d’une famille de notables hégémoniques, les Liégard.
La séquence introductive s’ouvre sur une gare prise dans la brume. François Leclerq, grisonnant, plutôt smart, débarque avec une valise, il s’apprête à arpenter la ville, de long en large, de règlements de comptes programmés (celles et ceux qui l’ont défendu ou conspué lors de son procès) en retrouvailles contrariées, notamment avec Gilberte Liégard (Marie‑France Pisier), son ancienne amante et unique rejeton de la puissante famille du coin.
À l’instar d’une investigation traditionnelle, le recours au flashback permet à Leclercq d’éclaircir les zones d’ombre et, finalement, de se faire justice lui‑même. Plongée dans un silence presqu’inquiétant, Cournai, déserte pour cause de match à la télévision, définit à la fois l’errance motivée et le cheminement mental de l’ancien condamné, jusqu’à ce qu’il parvienne à s’en libérer, au départ de cette même gare, laquelle inaugurait sa quête de reconnaissance.