par Jean-Baptise Thoret
04 novembre 2024 - 19h07

Le convoi

VO
Convoy
année
1978
Réalisateur
InterprètesKris Kristofferson, Ali McGraw, Ernest Borgnine
éditeur
genre
sortie
30/10/2024
notes
critique
8
10
A

Réalisé en 1978, Le convoi est l'avant‑dernier film de Sam Peckinpah. L'homme qui réinventa le cinéma américain à la fin des années 60 avec La horde sauvage tourne alors un road‑movie dans des conditions difficiles (tout est raconté dans les nombreux bonus de cette édition, témoignages et anecdotes dingues à l'appui), et offre à quelques‑uns de ses interprètes fétiches les rôles principaux : Kris Kristofferson, inoubliable Billy the Kid dans Pat Garret (1973), Ernest Borgnine, compagnon de route de William Holden dans La horde sauvage, et enfin Ali McGraw qui fut la femme de Steve McQueen dans Guet‑apens.

 

À la suite d'une arrestation pour excès de vitesse, trois camionneurs vont initier un face‑à‑face homérique entre routiers et forces de police. Bientôt rejoints par des centaines de trucks, Kristofferson et sa bande foncent vers l'irréparable.

 

Film à la fois léger et grave, Le convoi emboîte le pas de Point limite zéro de Richard Sarafian et de Two Lane Black Top de Monte Hellman, et témoigne du désenchantement de Peckinpah au crépuscule de sa carrière. Un film nostalgique aux allures de baroud d'honneur.

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4k
cover
Convoy
Prix : 29,99 €
disponibilité
30/10/2024
image
1 UHD-99 + 1 BD-50, 111', couleurs
2.35
HD 2 160p (HEVC)
HDR Dolby Vision
HDR10
16/9
bande-son
Français DTS-HD Master Audio mono (doublé) 2.0
Anglais DTS-HD Master Audio mono (doublé) 2.0
sous-titres
Français, anglais pour sourds et malentendants
7.5
10
image

Restaurée en 4K à partir des négatifs originaux après 350 heures de travail minutieux et un effacement des défauts divers et variés (poil caméra, taches, points blancs…), cette image HDR Dolby Vision présente une belle texture 35 mm avec un léger grain parfois bien visible (l'ouverture par exemple), mais surtout des couleurs magnifiques et une précision impressionnante sur les gros plans, notamment les yeux bleus incroyables de Kris Kristofferson. La chaleur écrasante des zones traversées par les trucks est palpable, le cadre bardé de tons chauds et lumineux. En prenant en compte l'âge du film, sans mentir, une image 4K belle comme un camion.

6.5
10
son

Une mono doublée qui a encore de beaux restes, jamais nasillarde, peut‑être parfois feutrée mais plutôt dynamique pour du mono, nuancée et typique de son âge. Les canaux avant et central font le job au niveau des dialogues avec quelques percées anecdotiques de la musique. La VF nous immerge moins vite et moins fort dans le film, il serait d'ailleurs vraiment dommage de se priver de la voix et du jeu d'origine de tous ces acteurs de talent.

9
10
bonus
- Commentaires audio des historiens du cinéma Paul Seydor, Garner Simmons et Nick Redman
- Commentaires audio du réalisateur Sam Peckinpah et du spécialiste Mike Siegel
- Interview de Franklyn Ajave (25')
- Essai vidéo : le convoi perdu (21')
- Les camions de Rubber Duck (9')
- Images en couleur du film : 125 photos couleur rares
- Filmer Le convoi, partie 1 : sable blanc et camion à l'arrêt - 100 photos rares du making of
- Filmer Le convoi, partie 2 : les camions en mouvement - 100 photos rares du making of
- Filmer Le convoi, partie 3 : confrontation à Alvarez - 100 photos rares du making of
- Passion & Poetry : Sam Peckinpah et Le convoi (71')
- Bande-annonce
- Spots TV
- Spots radio
- Scènes inédites (6')
- Caméo et private jokes (6')
- Le convoi vu par un routier norvégien (3')
- La promotion du film (10')

Impossible et sacrilège de lister ici toutes les mésaventures qui émaillèrent le tournage du film, et même son montage. Au gré des différents témoignages, on comprend vite que les problèmes de drogue de Sam Peckinpah ont abouti à son débarquement par la production et au remontage de son film. Une ambiance sympomatique de l'époque malheureusement, très bien résumée par le comédien Franklyn Ajave qui raconte non sans humour son casting pas banal pour le film, alors qu'il était un tout jeune débutant à Hollywood. Soulignant le peu de rôles pour les Noirs à l'époque et son manque de confiance en lui (il était persuadé de tout louper, encore une fois), c'est en refusant de la cocaïne proposée par le comédien James Caan qui passait par là, devant les yeux de Sam Peckinpah, qu'il fut embauché sur le champ par ce dernier, frappé par sa force de caractère évidente face à l'aura d'un tel acteur. Ajave avoue que si on lui avait proposé quelque chose de plus « doux », il n'aurait peut‑être jamais fait le film !

 

En bref, une Bible pour tous les adorateurs de Peckinpah, du tournage des reshoot sur le parking de l'hôtel de la production, en passant par les épaves du film collectionnées et restaurées par un fan, ou l'analyse des différents montages du film. Sans oublier les nombreuses photos. Une interactivité monstre. 

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