Le cœur des hommes 3
Antoine présente Jean, son patron, à ses copains Alex et Manu. Jean, divorcé et papa d’une petite fille, n’a jamais eu d’amis. Il découvre avec eux le bonheur d’être « en bande ». Tandis qu’Antoine se révèle un faible pour une collègue mariée, Alex apprend, lui, qu’il a un fils de 10 ans dont il n’avait jamais entendu parler.
Quatre moins un, égal trois. Le réalisateur et scénariste Marc Esposito le sait bien : Le cœur des hommes est un quatuor. Mais comment créer un nouvel épisode avec un Gérard Darmon qui lui bat froid depuis 2008 ? En constituant un nouveau groupe. Le « violon » tout neuf (le terme est de Marc Esposito) s'appelle Éric Elmosnino. L’acteur est irréprochable, c’est même une Rolls qui impressionnera Bernard Campan dès les premières lectures. Et pourtant.
Pas d’émotion, pas d’enjeux, Le cœur des hommes 3 ronronne paresseusement entre quelques péripéties pas fameuses (le fils caché d’Alex), d'interminables séquences de jogging et des coups d’éclat mal amenés (la « rechute » d’Alex). La faute n’en revient pas aux acteurs. Les garçons s’en tirent bien, l’alchimie du quatuor est palpable. Les filles, elles, tirent le meilleur des pauvres scènes qui leur ont été préparées. Non, le responsable de l’enlisement est Marc Esposito lui‑même.
Le sympathique réalisateur et scénariste avait su nourrir ses précédents films de souvenirs personnels et d’émotions intimes. Mais sur cet opus ‑complètement réécrit après le refus glacial de Gérard Darmon‑ Esposito, fatigué et meurtri, est clairement passé en écriture automatique, parfois même en artisan roué : il y a le passage où il faut faire péter la coûteuse BO, le moment où il faut placer une « punch-line » qui fera rire dans les bandes-annonces, celui où il faut évoquer le souvenir des bonnes scènes des précédents films (la piscine, le casino, la plage…).
Prévisible de bout en bout, attrayant comme une vieille paire de chaussons usés, ce Cœur des hommes 3 a simplement oublié de battre.