par Carole Lépinay
30 avril 2015 - 17h15

Le cheval de Turin

VO
A torinoi lo
année
2011
Réalisateur
InterprètesJanos Derzsi, Erika Bok
éditeur
genre
notes
critique
7
10
A

Le cheval de Turin, annoncé par son réalisateur, Béla Tarr, comme son dernier film, débute par une anecdote teintée d’humour noir. Une voix‑off raconte ainsi que le 3 janvier 1889, le philosophe Friedrich Nietzsche sombra dans la démence après sa rencontre avec un cheval malmené par son maître.

Puis la séquence inaugurale révèle une campagne sinistrée, battue par des rafales de vent et dans laquelle un vieil homme tente d’avancer avec son cheval. L’éprouvant voyage s’achève dans un abri de fortune, un huis clos rudimentaire, dressé contre la perpétuité des intempéries et l’imminence du chaos.

Les jours se suivent et les gestes se ressemblent, comme captifs d'un bégaiement absurde et mécanique. Pendant plus de deux heures, la filiation appauvrie en lien humain et chaleur se change en une cohabitation mutique, presque résignée. La pesanteur, pourtant assourdissante, générée par de minutieux plans‑séquences, conforte ce radeau figé et allégorique vers son cheminement apocalyptique, tandis que de rares trouées extérieures (l’irruption d’un paysan volubile en quête d’eau de vie, une inquiétante troupe de Tziganes surgissant de la profondeur de champ aussi vite qu’elle ne s’éclipse) contredisent le temps de l’éternel retour mais sèment le Mal, par le verbe ou par l’eau, élément vital. Un monument.

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A torinoi lo
Tous publics
Prix : 19,99 €
disponibilité
07/04/2015
image
BD-50, 154', zone B
1.66
HD 1 080p (AVC)
16/9
bande-son
Hongrois DTS 2.0
sous-titres
Français imposé sur la VO
7
10
image
Une image froide et austère à la définition assurée mais où tout est gris. Le ciel, les visages, les vêtements, la campagne, l'écurie, l'intérieur de la maison, tout. Une image « noire et grise » donc. Déprimante, mais bien fichue dans son genre. La HD est‑elle un vrai plus sur ce genre de film ? Pas certain, mais on prend volontiers. D'autant qu'elle ajoute un surcroît de précision par rapport au DVD déjà sorti.
5
10
son
Du vent, du vent et encore du vent sur les enceintes. Et du silence aussi. Avec, en prime, quelques râles du vieux paysan et un soutien musical lancinant en arrière‑plan. Les ambiances sont aussi moroses et austères que l'image. Une stéréo taiseuse.
5
10
bonus
- Leçon de cinéma avec le réalisateur au Centre Pompidou (44')
- Bandes-annonces
Aussi avenant que ses films, Béla Tarr nous explique sans nous regarder et en marmonnant à voix basse dans son micro comment il envisage la transmission du savoir et le cinéma en général. Intéressant, évidemment. Mais dans la forme…
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