Le chat du rabbin 3D
Après avoir peint les multiples visages de Gainsbourg et les courbes inconstantes de sa vie héroïque (cliquer pour accéder au test), Joann Sfar nous offre l’adaptation de sa propre bande dessinée à succès Le chat du Rabbin. Il a ainsi concentré les deux premiers et le dernier albums de la BD pour nous introduire dans la vie algéroise des années 1920.
Le chat du rabbin Sfar, miraculeusement doté de la parole, la perd brutalement lorsqu’il décide d’invoquer l’Éternel pour aider son maître à préserver son poste. Ce qui n’empêche pas le félin d’être fou amoureux de Zlabya, la fille du rabbin, et d’émettre des jugements philosophiques et moraux sur les groupes d’individus qui l’entourent, des religieux bornés aux colons ignorants. Un jour, accompagné d’un peintre russe un peu fantasque, un ancien soldat du tsar, un chanteur et son maître Sfar, le chat entreprend un voyage, rempli de surprises à la recherche du mythe de Jérusalem et de ses Juifs noirs.
Des décors chatoyants, une pointe d’onirisme enveloppant les velours et les ruelles orientales, l’usage à demi de la 3D qui combine les planches chromatiques aux mouvements organiques des personnages, enfin, le trait concis de Sfar et son goût pour l’épure animée, font de ce film un petit bijou du cinéma d’animation. Hafsia Herzi, François Morel, Maurice Bénichou, Mathieu Almaric prêtent leurs voix à cette fable ouverte à l’altérité.