Le chasseur de primes
Ancien flic reconverti en chasseur de primes qui ne quitte pas sa chemise bleue à carreaux, Milo Boyd (Gerard Butler) récupère une mission particulièrement jouissive : arrêter la journaliste d’investigation Nicole Hurley (Jennifer Aniston), qui ne s’est pas présentée à une convocation du tribunal, et qui n’est autre que son ex‑femme. Mais celle‑ci enquête au même moment sur un meurtre maquillé en suicide. Milo part à la recherche de la belle, sans se douter que d’autres, mal intentionnés, ont eu la même idée que lui…
Produit ouvertement calibré pour le divertissement pur et simple, le très hollywoodien Le chasseur de primes (réalisé par Andy Tennant, Hitch, expert en séduction, L’amour de l’or…) a l’intelligence de convoquer deux stars qui ont fait les beaux jours de la presse tabloïd avec leur prétendue relation amoureuse : Jennifer Aniston et Gerard Butler. Et il n’y a rien de mal à vouloir produire un honnête divertissement ‑si basique soit‑il‑ à partir du moment où les figures imposées sont exécutées dans l’unique but de garantir un maximum de plaisir au spectateur.
Le problème de ce Chasseur de primes, c’est qu’il ne connaît que trop bien le principe du minimum syndical, oubliant qu’un scénario construit, rythmé et nourri de dialogues percutants, est la clef qui permettra d’élever un divertissement bas de gamme au rang d’honorable spectacle populaire. On pense notamment à Comme un oiseau sur la branche, À la poursuite du diamant vert ou encore à L’épreuve de force de Clint Eastwood. Cette dynamique reposant sur le triptyque romance/comédie/action ayant engendré d’innombrables films bâtis sur le même modèle.
Malgré son casting glamour et ses nombreux lieux de tournage en décors naturels (des quartiers de New York à Atlantic City et ses casinos, en passant par la campagne bucolique…), Le chasseur de primes ne se donne jamais à fond dans aucun des genres qu’il aborde : la comédie, la romance et le film d’action. On aurait aimer plus de répliques cyniques échangées entre le couple divorcé/bientôt remarié, plus de scènes d’action au rythme enlevé, plus de méchants patibulaires, plus de fougue dans la passion entre les tourtereaux et leurs prises de bec.