Le chant des mariées
Myriam est juive, Nour est musulmane. Ce sont les meilleures amies du monde. Nous sommes en Tunisie, 1942, à la veille de la Seconde guerre mondiale. L’occupation allemande se prépare, elle durera six mois.
Après La petite Jérusalem, Karin Albou braque sa caméra sur une amitié indéfectible que la guerre va éroder. Différence de classe (l’une est pauvre, l’autre riche), différence identitaire, Myriam et Nour essaient de résister à la propagande nazie qui tente de monter les communautés les unes contre les autres, les musulmans contre « l’ennemi juif ». Dépossédée de ses biens, Tita, la mère de Myriam, se retrouve contrainte de marier sa fille à un riche médecin (Simon Abkarian, très bon).
Film sensible et intelligent, Le chant des mariées traite à la fois de la condition des femmes dans les années 1940, d’un épisode peu connu de l’Histoire de la Tunisie et de la puissance dévastatrice de la collaboration, et montre enfin comment même la plus solide des bulles (ici, l’amitié qui relie Myriam et Nour) résiste difficilement au principe de réalité. Une petite merveille portée par deux jeunes actrices intenses.