Le capital
Fidèle à sa réputation de cinéaste engagé, forgée au cours des années 1970 et 1980 (souvenez‑vous de Z, Missing ou Music Box), Costa‑Gavras ne pouvait pas passer à côté du monde de la finance et de ses dérives, à l’heure de la crise économique et des paradis fiscaux.
Le capital donc, non pas l’adaptation de l’essai éponyme de Karl Marx mais celle d’un roman de Stéphane Osmont, décrit l’ascension fulgurante d’un jeune cadre propulsé à la tête d’une banque d’affaires, suite à un accident de santé de son PDG. Naïf mais ambitieux, Marc Tourneuil va vouloir griller toutes les étapes de la réussite (s’acoquiner avec un hedge fund américain dirigé par un Gabriel Byrne méphistolien, tromper sa femme avec un mannequin, etc.), jusqu’à en payer le prix fort.
On le sait, les acteurs les plus bankables du cinéma français ne sont pas les meilleurs ‑ou viennent de la télévision, ce qui revient au même‑, et le choix de Gad Elmaleh s’avère vite catastrophique tant le comique se montre incapable d’épouser les différents registres (la cruauté, la candeur, la violence, la veulerie…) que le scénario exige de lui.
Costa‑Gavras, lui, tente d’emboîter le pas de l’école hollywoodienne, en menant à un train d’enfer et lourdingue un récit qui hésite constamment entre le thriller, la satire et le bling‑bling. Au fond, le film ressemble à une gigantesque bande‑annonce d’un simplisme effarant qui n’éclaire aucune des lanternes attendues.