Le bonheur de Pierre
Pierre est professeur de physique quantique dans une université parisienne. Veuf, il est très proche de sa fille, Catherine, femme d’affaires ayant les pieds sur terre. Son existence bascule le jour où une tante, qui tenait une auberge dans un minuscule village québécois perdu dans la neige, décède. La défunte lui a légué l'établissement, qu’il décide de reprendre à son compte en compagnie de sa fille. Mais dès leur arrivée sur place, ils comprennent que le maire du hameau, qui avait l’intention de racheter l’auberge, va leur mener la vie dure…
C’est toujours un plaisir de revoir Pierre Richard à l’écran, même s’il peine à trouver des projets capables de lui apporter un second souffle, ou de capitaliser intelligemment sur son fonds de commerce comique : le distrait gaffeur. Ici, en professeur de physique quantique un peu lunaire, il fait preuve, mais en mode mineur, du même charme innocent qui a marqué toute sa carrière. Le scénario, d’une légèreté frisant le néant, ne lui offre que peu d’occasions de briller, son personnage, comme ceux des autres comédiens, n’ayant que peu de substance.
On ne sait pas vraiment où veut en venir le réalisateur/scénariste Robert Ménard avec cette fable inoffensive qui aurait pu dresser un portrait au vitriol d’une petite communauté isolée. Mais l’humour forcé et bon enfant, les bons sentiments dégoulinants et le happy end expéditif en font une panouille inoffensive et plutôt ennuyeuse. Au final, il n’y a guère que Richard et Sylvie Testud, seuls éléments comiques efficaces du film, qui parviennent à ressortir indemnes de ce film hasardeux. Le bonheur, ce n’est pas pour aujourd’hui.