Le Bon Gros Géant
Du haut de ses 7 m, le Bon Gros Géant pourrait impressionner (voire terrifier) Sophie (Ruby Barnhill), la petite pensionnaire d'un orphelinat londonien. Mais gentiment kidnappée lors d'une de ses régulières nuits d'insomnie, elle s'aperçoit bien vite qu'il est inoffensif. Celui qu'elle surnomme « BGG » l'emmène chez lui, au Pays des Géants. Là‑bas, ses congénères ne pensent qu'à faire une bouchée de la fillette. Il fait alors tout pour la protéger.
Charlie et la chocolaterie, Fantastic Mr. Fox, autant dire que le célèbre romancier pour la jeunesse inspire le grand écran. Par ailleurs, quoi de plus naturel pour Steven Spielberg, conteur né, de s'emparer de cette fabuleuse histoire située entre un royaume insulaire et les corridors fastueux de Buckingham Palace.
Car afin de contrer l'obsession vorace de ses prédateurs, Sophie sollicite les renforts des armées de la Reine. Débarqué au palais, BGG a tout l'air d'un titan chez les lilliputiens, une table ornée de denrées hissée à sa hauteur, un arrosoir comme verseuse à café, boisson qu'il échangera d'ailleurs contre sa fameuse mixture artisanale, le « frétibulle » qui fait faire des « crépiprout », dans l'étrange mesure où les bulles convergent vers le bas... Une fois partagée avec la communauté royale, The Queen, ses militaires et ses corgis expérimentent ses effets secondaires dans un épisode puéril et marrant.
Morale de ce conte sur la filiation onirique entre un géant solitaire et une petite orpheline : les différences de taille et de monde n'atrophient en rien l'immensité du cœur.