Le beau monde
Originaire de Bayeux, Alice (Ana Girardot) possède un don pour la couture, elle aime à confectionner des vêtements en laine. Remarquée par Agnès (Aurélia Petit), une riche Parisienne exerçant dans la mode, la jeune fille quitte sa province natale pour intégrer une école d’arts appliqués à Paris. Elle y rencontre Antoine (Bastien Bouillon), le fils de sa bienfaitrice. Bien que tout les sépare, ils s’éprennent l’un de l’autre.
Quatrième film de Julie Lopes‑Curval (Bord de mer, Mères et filles), Le beau monde s’inspire du roman d’apprentissage du XIXe siècle. Cette Alice provinciale naïve et introvertie entretient ainsi un lien de parenté avec Frédéric Moreau, l’anti‑héros de L’éducation sentimentale de Flaubert. Les complexes accumulés au contact du milieu bourgeois qu’elle fréquente la déstabilisent au point de remettre en question ses origines prolétaires, et auront finalement raison de son idylle avec un éphèbe BCBG qui préfère la photographie à ses études de commerce.
Ici, les disparités sociales flirtent sans cesse avec les clichés : l’embonpoint de la mère d’Alice se justifie par l’effet pervers et cumulé des médicaments suite à la perte de son emploi, la génitrice d’Antoine est svelte et raffinée, quant au fils, il est instruit et maîtrise les poncifs de la mode comme personne (par exemple, Saint‑Laurent a introduit le tailleur au féminin), contrairement à Alice qui profitera de son savoir…
Bref, une romance insipide contrariée par le carcan sociétal, ni plus ni moins.