Le baiser de la femme araignée
Dans une prison d’Amérique du Sud, deux détenus (William Hurt et Raul Julia), un homosexuel romantique et un dissident politique, développent une amitié profonde, en dépit des tentatives de manipulation des autorités carcérales.
Cinéaste argentin, Hector Babenco est connu pour deux faits d’armes : Pixote, la loi du plus faible, long métrage formidable consacré aux enfants des rues de Manille et matrice des films de favelas contemporains, et ce Baiser de la femme araignée, adapté d’un roman éponyme de l’écrivain Manuel Puig.
Toute la force du film tient dans son casting impeccable, à commencer par William Hurt (qui reçut le prix d’Interprétation à Cannes en 1985), jeune premier de la Fièvre au corps ici projeté dans la peau d’un homosexuel flamboyant, cherchant dans ses souvenirs de cinéma de quoi s’évader. La faiblesse du film réside quant à elle dans une mise en scène pataude et didactique, gâchant la plupart des scènes poético‑oniriques que le scénario laissait espérer.
On imagine sans peine ce qu’un Fellini aurait fait de ces jeux entre fiction et réalité, enfermement et souvenirs de liberté. Vingt‑cinq ans après sa sortie en salles, Le baiser de la femme araignée a pris un petit coup de vieux.