Largo Winch : le prix de l'argent

Alors qu’on vient d’enlever son fils, Largo Winch assiste au suicide d'un associé en affaires. Tout va alors se retourner contre l'héritier du Groupe W, accusé à tort d’être le responsable.

L’argent a pris cher
Oubliez la série dessinée de Jean Van Hamme et Philippe Francq, déjà bien défigurée par les deux précédents opus (reniés d’ailleurs plus ou moins par ces ceux‑ci). Ici, hormis le nom des personnages, le titre du film, la graphie du logo du Groupe W et l’impression que les acteurs passent leur temps à buller, il n’y a plus grand‑chose en lien avec la BD d'origine.

Rien ne va dans ce film réalisé par Olivier Masset‑Depasse. Au‑delà de détruire un souvenir bédéphile d’enfance, les dialogues sont risibles à force de se prendre au sérieux. Les acteurs ne sont clairement pas intéressés par ce qu’ils jouent et l’histoire semble sortie d’une série TV des années 90, incohérences scénaristiques comprises. Pourtant, l’argent du titre est là, le film est un Lonely Planet à lui tout seul et donne envie de voyager. C'est déjà pas mal. Mais léger.

Winch, largué
Quitte à transformer l’histoire, on aurait aimé que le scénario s’attelle à moderniser un héros milliardaire au grand cœur très 90’s, histoire qu’il colle un peu plus au mode actuel. Les exploitations d’enfants dans les mines de lithium, c’est peu et surtout déjà vu. Quant aux cours d’éco (très libéraux et un brin naïfs) distillés çà et là dans les BD, on les cherche encore dans le film.

Pour ce qui est des acteurs, Tomer Sisley fait visiblement le minimum (sans doute afin de terminer un contrat de trois films) et James Franco tente de copier Renard/Victor Zokas, alias Robert Carlyle, dans le 007 Le monde ne suffit pas. Le personnage en est un indigne copié‑collé.

Par égard pour sa récente prestation en Hamlet (mise en scène Christiane Jatahy) au Théâtre de l’Odéon, nous n’épiloguerons pas sur la prestation de Clotilde Hesme en ersatz fourbe de Pepper Potts (Gwyneth Paltrow). Cela dit, soyons honnêtes, le réalisateur sait tenir sa caméra et les scènes d’action, notamment la première poursuite, sont de bonne facture. En revanche, on les regarde détaché tant le film pêche d’enjeux dignes de ce nom, du moins crédibles.

Une chose est certaine, ce prix de l’argent ne fait pas le bonheur (des cinéphiles).