Lacérés
D’après la légende, une jeune fille aurait été défigurée par son père et jetée dans un marécage. La nuit, elle reviendrait pour se venger afin de faire subir une expérience similaire à ses victimes potentielles. Justement, une famille vient de débuter un week‑end camping dans les bois. Est‑il besoin de préciser qu’ils testeront tous, à leurs dépens, l’authenticité de ce conte sordide ?
Des bois bien compacts, une famille au bord de la dissolution, un redneck prédicateur et un garde‑champêtre en guise de messager du chaos, voici rassemblés tous les ingrédients d’un survival artisanal. Deux cent mille dollars de budget et la garantie d’une image excessivement mobile, caméra DV à l’appui, mais manque d’originalité en bout de course.
Et pourtant, la référence exemplaire des Yeux sans visage de Georges Franju (1960) constitue le pivot de cette petite série B, puisqu’ici une inconnue au visage lacéré part en quête de peaux nouvelles dans l’espoir de se régénérer. Mais dans Lacérés, le père, véritable responsable de la tare physique de sa progéniture, s’est volatilisé dans la nature. Le film de Franju est donc vite abandonné et Lacérés s’enferme dans les codes d’un survival mineur, sans souffle, sans étincelle.