La villa
Angèle (Ariane Ascaride), Joseph (Jean‑Pierre Darroussin) et Armand (Gérard Meylan) se sont réunis dans la maison familiale auprès de leur père gravement malade. Leurs retrouvailles n’exceptent pas quelques tensions.
C’est du côté d’une calanque près de Marseille que Robert Guédiguian a posé son objectif, irrésistiblement tourné vers le passé. Contrainte de revenir, Angèle (Ariane Ascaride, magnifique) doit affronter la résurgence d’une blessure qu’elle a tentée, des années durant, de dissimuler sous le fard protecteur de ses rôles au théâtre. De son côté, Joseph tente d’éradiquer son cynisme à la fois drôle et désespéré afin de retenir sa (jeune) petite amie Bérangère (Anaïs Demoustier).
Ainsi, auprès du père privé de la parole, les enfants discutent d’un temps figé sur de vieilles photographies, les souvenirs doux‑amers affleurent mais chez Guédiguian, le retour au pays natal n’exige ni bilan ni dérive nostalgique, il permet au restaurant familial tenu par Armand (le seul frère à être resté) de rompre avec sa solitude hivernale, à des enfants migrants, au cœur de notre actualité, de goûter un instant au (ré)confort d’un foyer… Une villa qui réunit en somme et qui donne sur l’horizon.