La vida util
Criblée de dettes, la Cinémathèque de Montevideo se voit contrainte de fermer ses portes. Jorge (Jorge Jellinek), un quadra qui ne connaît que son emploi d’homme à tout faire de l’institution et le foyer de ses parents, doit alors réapprendre à vivre hors de l’antre de la fiction.
Second long métrage du réalisateur uruguayen Federico Veiroj (Acné, 2008), La vida util impressionne d’emblée grâce à sa facture intentionnellement old school, la sobriété de la photographie, la pellicule bichrome et le format, soit autant d’hommages aux origines balbutiantes du cinéma, que l’institution culturelle de la capitale, régentée par le dévouement sans bornes de Jorge (critique de cinéma dans la vraie vie), n’a cessé de célébrer durant de précieuses années.
Bien sûr, le sous‑texte du film dénonce l’extrême précarité du septième art, perpétuellement menacé par la pathologie de la rentabilité contemporaine, néanmoins, la situation cataclysmique du protagoniste, brutalement livré à lui‑même, gagne à trouver une issue apaisée dans laquelle la fiction se prolonge dans la réalité. Un petit enchantement.