La vague
Un jeune professeur d’éducation sportive et politique a pour mission d’enseigner « l’autocratie » lors d’une semaine thématique. En tentant de mettre en pratique les spécificités du régime politique étudié, Rainer Wenger (Jürgen Vogel) découvre avec surprise l’intérêt et l’enthousiasme de ses élèves pour son cours. Ensemble, ils vont créer « La Vague », un mouvement basé sur la solidarité, l’union, l’esprit de groupe et, comme dans toute autocratie, l’uniformité. D’abord ludique, l’expérience vire au cauchemar.
Film inspiré de faits réels qui se sont déroulés en Californie dans les années 1960, que le réalisateur Dennis Gansel transpose ici en Allemagne. La finesse de Gansel réside d’abord dans le fait de projeter un regard autocritique sur l’Histoire de son propre pays. Dans un laps de temps très court, on réalise à quel point le basculement opéré au sein du public adolescent peut être fulgurant et sans limites.
Le groupe, dévoré par son identité homogène, fait alors preuve d’exclusion dès lors qu’il s’agit d’intégrer les différences. Le film brouille ainsi la frontière entre le Bien et le Mal (la solidarité existe certes dans le groupe, mais cette union pulvérise précisément ceux qui n’en font pas partie), et pointe du doigt le danger du communautarisme, quel qu’il soit.
La fascination du pouvoir et de l’autorité, la pression exercée sur ceux qui obéissent et leur manque de discernement, autant de thèmes passionnants développés par cette Vague, qui évoque parfois le récent United Red Army de Koju Wakamatsu. Une bonne surprise.