La tour au-delà des nuages
Japon, peu après la Seconde guerre mondiale. Le pays est divisé en deux territoires disparates : les habitants de l’Hokkaido sont dépendants de l’Union, tandis que les forces américaines ont annexé les autres îles de l’archipel.
Hiroki et Takuya, accompagnés de leur tendre amie Sayuri, contemplent inlassablement une immense et énigmatique tour figée à l’horizon, dans la zone de l’Union. Bien qu’ayant grandi de l’autre côté, les trois amis se mettent en tête de réaliser un rêve commun : construire un avion qui leur permettrait d’atteindre cette fameuse tour et tenter d’élucider son mystère. Trois ans plus tard, la petite bande se dissout, son projet avec. Pire, Sayuri demeure introuvable. La tour ne serait-elle pas à l’origine de cette disparition ?
Récompensée de l’Animation Film Award lors de la 59e édition du Mainichi Film Concours, l’œuvre de Makoto Shinkai puise aussi bien son inspiration dans l’univers magique de Miyazaki que dans les grandes thématiques issues de la science-fiction. Pour preuve, la juxtaposition constante d’espaces naturels dont la beauté vient contredire les plans suivants saturés de laboratoires obscurs, d’intérieurs chromés et d’espaces urbains. La tour apparaît alors comme une énigme dans le Japon d’après-guerre, un élément allégorique poussant à des questions d’ordre métaphysique, à laquelle seule la jeunesse (la nouvelle génération en l’occurrence) peut tenter d’y répondre. Un excellent manga poétique.