La source
Un seul sillon creusé en quarante ans de carrière par Ingmar Bergman : celui de la mort et du désespoir, chevillés au corps de ses personnages, dont un dira dans Prison, que Bergman réalise en 1948 : « La vie n'est rien d'autre qu'un voyage cruel et dénué de sens vers la mort ».
Austères, rigoureux et épurés, ses films sont aussi d'une modernité absolue et influenceront bon nombre de cinéastes, de Wes Craven qui proposera un remake hyper‑violent de La source avec La dernière maison sur la gauche, à Bille August, son fils spirituel naturel (Les meilleures intentions, Infidèle), ou encore Woody Allen qui, dans ses opus les plus sombres, emprunta le chemin de Bergman.
Voici donc le premier film de la série récemment restaurée en HD par Studiocanal, La source. Nous sommes au XIVe siècle en Suède. Alors qu'elle porte des cierges à l'Église du coin, Karin, la fille d'un fermier, est violée et tuée par deux hommes.
Tiré d'une célèbre légende suédoise, La source (1960) mélange la violence des contes populaires et une réflexion métaphysique sur le pardon. Une pépite, noire.