La Soledad
Adela (Sonia Almarcha) décide de quitter sa petite province espagnole afin de s’installer à Madrid, avec son jeune fils Miguel, âgé de 13 mois. Elle partage un appartement avec deux colocataires dont l’une, prénommée Inès (Miriam Correa), voit régulièrement sa famille qui réside dans la même ville. Les petites scènes de la vie quotidienne de cette famille composée de trois filles, d’une mère affectueuse et de son inséparable compagnon, s’entrecroisent alors avec celles d’Adela et de son enfant. La solitude, l’anonymat des grandes villes… Madrid la chaleureuse n’échappe pas à la grisaille des grosses métropoles. La rareté des scènes en extérieur, le déséquilibre constant entre l’ouvert et le huis clos (aéré et lumineux tout de même), construisent l’idée d’un monde-flux dans lequel les personnages circulent, s’échangent et disparaissent. Combien de plans fixes se succèdent dans La Soledad ? Intérieurs jamais réellement fermés, portes et fenêtres dont l'ouverture laisse aux personnages le choix de rester cloués dans le champ (peut-être une métaphore du quotidien et de l’enlisement identitaire) ou de s’en aller (au sens propre comme au sens figuré). Une réussite.