La secte sans nom
Cinq ans après l’enlèvement et le meurtre de sa petite fille, Claudia (Emma Vilarasau) mène une vie terne et dépassionnée. Un soir, elle reçoit un étrange appel. À l’autre bout du fil, la voix suppliante de sa fille lui réclame de l’aide. Paniquée mais aussi pleine d’espoir, Claudia part à sa recherche, aidée de l’inspecteur Massera (Karra Elejalde), autrefois chargé de l’enquête.
Premier film du réalisateur Jaume Balaguero (Malveillance, producteur de Rec 3 Genesis), La secte sans nom prend les déviances du nazisme comme prélude à la formation d’une communauté secrète, motivée par le Mal absolu.
À l’origine du groupuscule, Santini (Carlos Lasarte), un ancien tortionnaire de Dachau, interné et opérant de sa cellule aseptisée. À la manière diabolique de Hannibal Lecter, Santini manie la rhétorique comme une arme et convertit toute réalité en énigme indéchiffrable. La tension monte naturellement au détour de lieux isolés et désaffectés, dans lesquels Claudia pourrait tomber nez‑à‑nez sur l’un de ces membres embrigadés, dépouillés de leur visage (des apparitions furtives sous forme de flashs), comme de leur identité.
Entre Seven (David Fincher, 1995) et Le silence des agneaux (Jonathan Demme, 1991), Balaguero se révèle très inspiré et ravive un cinéma de genre ibérique, en berne depuis les films Seventies de Narcisso Ibanez Serrador (Les tueurs de l’an 2000). Depuis, l’homme a fait ses preuves.