La route
Dans un monde dévasté et presque dépeuplé, un père (Viggo Mortensen) et son fils tentent de survivre. Mais la traversée est ardue. L'épuisement et la famine constituent leur lot quotidien, bien que, par ces temps de fin du monde, les jours ne se comptent plus. La grande horloge universelle s'est transformée en une durée intime, ponctuée de souvenirs douloureux.
Adapté du roman primé (Pulitzer, 2006) de Cormac McCarthy et réalisé par John Hillcoat (Ghosts of the Civil Dead), La route invente un itinéraire promis au néant et au désespoir. Avec des paysages ravagés, dont l’immensité et les ténèbres écrasent toute dimension humaine, il s’agit d’intégrer diverses questions antinomiques, le suicide ou la survie, le cannibalisme ou la résistance à l’instinct primaire, l’enfermement ou le partage, des choix d’ordre éthique arbitrés par le combat fondamental entre le Bien et le Mal.
Ainsi, cette route explore un espace double : une Amérique désertifiée et post‑apocalyptique dans laquelle un père brisé s’efforce de donner le meilleur à son fils, de changer l’horreur du chaos en un petit feu, une sorte de parcours initiatique tracé dans l’enfer. Tant que brûle encore l’espoir de rejoindre la côte ouest où la carcasse d’un bateau échouée dans l’océan brumeux, vestige d’une humanité ancienne et symbole d’un voyage avorté.