La proie du Diable
Face à l’augmentation des cas de possession constatée par le Vatican ces dernières années, l’Église a rouvert des écoles d’exorcisme afin de former ses prêtres aux pratiques du désenvoûtement. À peine débarquée à l’École d’exorcisme de Saint‑Michel l’Archange de Boston, Sœur Ann (Jacqueline Byers) passe pour une rebelle en s’infiltrant dans les cours du Père Quinn (Colin Salmon), exclusivement réservés aux prêtres. Celui‑ci décèle un don particulier chez elle et décide de lui confier un cas qui va profondément ébranler la jeune nonne.
Douze ans après Le dernier exorcisme, le réalisateur Daniel Stamm revient avec cette histoire de possession qui colle à l’air du temps. En effet, Sœur Ann arrive comme une figure de l’ère #metoo en faisant fi du carcan genré imposé par l’institution. Autre critère convenu du cahier des charges : le background chargé de l’héroïne dont les traumatismes de l’enfance interrogent la frontière trouble entre la schizophrénie d’une mère et la transmission du Mal originel.
Très vite, le film s’embourbe dans cette voie balisée et zappe les enjeux profonds qui découlent de ce point de départ équivoque. Pour (tenter de) nous impressionner cependant, contorsions violentes, voix d’outre‑tombe et pléthore d’effets spectaculaires sont au rendez‑vous, jusqu’à cette citation malvenue du chef‑d’œuvre de William Friedkin lors d’une séquence finale complètement ratée.