La proie de l'autostop
En vadrouille aux États‑Unis, Eve (Corinne Cléry) et Walter Mancini (Franco Nero, Keoma) essaient tant bien que mal de donner une seconde chance à leur couple. Après une nuit de querelles dans un camp de hippies, ils reprennent la route et croisent un autostoppeur. Eve s’empresse de le faire monter, mais Adam (David Hess, La dernière maison sur la gauche), jeune homme particulièrement violent, va les prendre en otage.
Au carrefour de plusieurs genres, La proie de l’autostop débute comme un road‑movie à vocation réparatrice. Or les Mancini en crise sapent, avec une certaine complaisance, chaque occasion de former une équipe. Face à l’adversité, le ressentiment l’emporte sur l’unisson, en témoigne une séquence de viol particulièrement dérangeante par son absence de dialectique.
Eve y trouve une occasion de se venger de son mari, il lui importe peu d’être à nouveau chosifiée par son agresseur. Sanglé à une chaise, Walter regarde la scène, meurtri dans son ego de mâle dominant. Ce voyeurisme ambigu exacerbe la violence et le sadisme malsain emblématiques du rape and revenge movie (littéralement « viol et revanche »). Pour info, ce film hybride fut classé X lors de sa sortie en France, et même amputé d'une belle poignée de minutes.