La possibilité d'une île
Tandis que son père répand ses théories fumeuses sur la vie éternelle aux membres de sa secte, Daniel (Benoît Magimel) rêve d’un autre monde et tente de tuer le temps en faisant des mots croisés. Un jour, il décide de se rendre à Rio de Janeiro, mais il s’agit bien moins de changer de vie que de partir sur les traces de la fameuse secte.
Quelque part, tapit dans une cellule souterraine, le clone de Daniel contemple les images du monde extérieur, chaotique et dévasté. Une création née par reproduction artificielle et conforme aux croyances étranges d’un groupuscule basé dans un désert au beau milieu de nulle part.
La possibilité d’une île prétend faire partie du film d’anticipation, et pourtant, hormis cette vision du futur envisagée comme un retour à l’originel (mythe d’Adam et Ève transfiguré dans un espace infertile), la projection n’arrive jamais. Le flot de réflexions, les grandes théories fumeuses sur la vie, la mort ou l’éternité, ainsi que l’intention ratée de parallélisme presque symbiotique entre Daniel1 et Daniel25, révèlent à quel point Michel Houellebecq se contente de plaquer son best-seller à une mise en scène dépourvue de rythme et d’élégance. Dommage pour un si beau titre.