La planète des vampires
« Je force l’énergie photonique à transformer l’onde instant en courant induit », dit l’un des membres de l’équipage de cette Planète des vampires, film de SF pop et réjouissant réalisé par un maître du cinéma de genre italien en 1965, Mario Bava.
La planète des vampires est devenue, au fil des années, un objet de culte pour bon nombre de cinéphiles puisqu’il s’agit, avec It! the Terror from Beyond Space (une série Z de 1958), de l’une des matrices d’Alien. Si Ridley Scott n’a sans doute pas vu le film de Bava à l’époque où il débute le tournage de son film, nul doute que Dan O’Bannon, le scénariste, et Carlo Rambaldi, créateur des extraterrestres de La planète, le connaissaient bien.
La planète des vampires débute comme Alien, par la visite d’une planète inconnue par l’équipage d’un astronef. Mais une étrange force les attire. Plongés dans un sommeil inexplicable, les astronautes se réveillent et certains d’entre eux semblent possédés par une puissance criminelle.
Space opera fauché (15 000 dollars de budget) mais rattrapé par le génie et les trouvailles visuelles de Bava, La planète des vampires est une ode à l’artisanat inventif : couleurs psychédéliques, utilisation prodigieuse des miroirs et de la profondeur de champ pour créer l’illusion d’un monde immense, Bava fait avec peu des miracles et signe un film qui, sous des dehors un peu kitsch, creuse le sillon pessimiste et paranoïaque de ses futurs grands films (Opération peur, La baie sanglante, Six femmes pour l’assassin).
Une merveille du genre.