La planète des hommes perdus
Antonio Margheriti est l’archétype du cinéaste de série B italien, capable de passer avec le même enthousiasme d’un genre à un autre, au fil des modes qui ont traversé le cinéma transalpin au cours des années 1960 et 1970.
Film d’horreur gothique (Danse macabre), western spaghetti (La brute, le colt et le karaté), film de cannibales (Demain l’apocalypse), il signe en 1961 cette Planète des hommes perdus, rareté estimable avec l’immense Claude Rains (l’homme invisible d’Universal, c’est lui) dans le rôle d’un scientifique qui tente de convaincre les autorités militaires que la météorite qui s’approche de la Terre n’entrera pas en collision avec elle.
Film intriguant et inégal, La planète des hommes perdus alterne le plus original et le pire. Côté original, une bande‑son presque expérimentale, les décors délirants qui représentent l’intérieur d’une astéroïde. Côté pire, des tunnels de dialogues sans intérêt, une séance de spiritisme incongrue, des tombereaux de stock‑shots pour représenter la panique qui s’empare de la population lorsque des hordes de soucoupes volantes fondent sur la Terre, etc.
Objet bizarre et culte, La planète des hommes perdus mérite cependant le détour.