La piste fatale
En voyage avec sa femme Geraldine (Rhonda Fleming) et son associé Joseph Duncan (William Lundigan) dans le désert californien, le multimillionnaire Donald Carson (Robert Ryan) se retrouve immobilisé à cause d’une jambe cassée. Une aubaine inespérée, qui vient parachever les plans machiavéliques de l’épouse infidèle et Duncan. Ces derniers lui promettent de revenir avec du secours. Le temps passe et Carson finit par comprendre qu’il ne devra compter que sur lui‑même et tenter de survivre dans une nature hostile.
Connu pour avoir mis la patte à la réalisation de séries britanniques telles que Le Saint (1963‑1968) et Chapeau melon et bottes de cuir (1965‑1968), Roy Ward Baker est également à l’origine de l’excellent drame de 1958, Atlantique latitude 41°, retraçant le naufrage du Titanic.
Dans La piste fatale, le cinéaste manie efficacement le montage alterné : d'un côté une captivité solitaire dans une nature aride, impitoyable, totalement propice à la perte de repères tant elle est écrasante par son immensité, de l'autre, le confort matérialiste dont se repaît le couple adultère. Ainsi, la piscine devant laquelle il se prélasse, les verres et les repas engloutis sans une once de remords contrastent, dès la séquence suivante, avec la situation extrême de Carson, en lutte permanente contre les éléments et le désert.
Le milliardaire d’abord acariâtre institue un guide de survie fort en rebondissements et se rachète une conduite lors de sa traversée rédemptrice du désert. Un western moderne à ne surtout pas manquer, qui fut tourné l'époque en 3D, gadget optique à l'époque grâce auquel Hollywood entendait concurrencer l'arrivée massive de la télévision dans les foyers américains.