La nuit du 12
La nuit du 12 juillet, Clara, 21 ans, est brûlée vive dans son village de la Maurienne. Yohan, flic à la PJ, enquête. Les interrogatoires se succèdent, les suspects ne manquent pas, et l’obsession de Yohan ne cesse non seulement de grandir mais l’oblige à s’interroger sur lui‑même.
Une ambiance
Inspiré du roman/reportage de Pauline Guéna 18.3, une année à la PJ, La nuit du 12 impressionne très vite par son authenticité, son naturalisme et la capacité de son réalisateur Dominik Moll à transcender cinématographiquement son sujet grâce à une mise en scène chirurgicale où le moindre mouvement de caméra fait sens. Rien que les premiers plans de la montagne la nuit sur une route sinueuse montrent déjà à quel point chaque séquence est intrinsèquement liée à une fonction narrative où rien n'est gratuit ni vain.
Une enquête
Une ambiance immersive doublée d'un récit noir et intimiste entretenant une certaine fascination pour des personnages dont on ne peut détourner le regard, captivés par leur parcours et leur enquête alors que, dès le départ, on sait que le coupable ne sera jamais arrêté. Certaines séquences, surtout celles de groupe à la PJ, sont d’une rare authenticité, portées par des comédiens brillants, de Bastien Bouillon à Bouli Lanners en passant par Thibaut Evrard et Anouk Grinberg (pour ne citer qu’eux). On n’avait pas « vu aussi vrai » au cinéma depuis L627 de Bertrand Tavernier.
Le message
Adepte du ciselage, Dominik Moll parvient enfin à manier la tension (le meurtre de la jeune femme) et l’émotion (l’annonce de son décès à ses proches) avec maestria, faisant toujours les bons choix de narration sans voyeurisme ni surenchère. En sous‑texte, il interroge la masculinité dans la société avec le constat lucide, et non militant. Au final, La nuit du 12 est un grand film maîtrisé qui donne envie que Dominik Moll revienne très vite avec un nouveau petit bijou cinématographique.