par Jean-Baptiste Thoret
25 juin 2019 - 09h54

La Mule

VO
The Mule
année
2019
Réalisateur
InterprètesClint Eastwood, Bradley Cooper, Laurence Fishburne, Michael Peña, Dianne Wiest, Andy Garcia
éditeur
genre
notes
critique
8
10
label
A

Inspiré de l'histoire folle de Leo Sharp, un horticulteur octogénaire qui, avec son vieux pick‑up, transporta des quantités astronomiques de drogue vers le Mexique, La Mule est une sorte de codicille enchanté de Gran Torino. Même scénariste (Nick Schenk), même description de régions pauvres et désindustrialisées (ici, l'Illinois), même vieillard volontaire et anachronique qui trimbale sa silhouette voûtée dans une Amérique qu'il ne reconnaît pas, si ce n'est que Eastwood a dix ans de plus que son jumeau rustre de Gran Torino et continue de creuser le sillon époustouflant de la dernière légende de Hollywood.

 

À la mélancolie de Million Dollar Baby et Gran Torino, aux temps des regrets de Sur la route de Madison, La Mule substitue une humeur plus joviale, voire espiègle, comme si le vétéran Eastwood n'en revenait pas de pouvoir faire, à 90 ans, un dernier tour de piste qui ne sera sans doute pas le dernier.

sur les réseaux
proposer une vidéo
test
4k
cover
The Mule
Tous publics
Prix : 29,99 €
disponibilité
05/06/2019
image
1 UHD-66 + 1 BD-50, 116', toutes zones
2.35
UHD 2 160p (HEVC)
HDR10
16/9
bande-son
Français Dolby Digital 5.1
Anglais DTS-HD Master Audio 5.1
Anglais Audiodescription
Allemand Dolby Digital 5.1
Italien Dolby Digital 5.1
Espagnol Dolby Digital 5.1
Tchèque Dolby Digital 5.1
Polonais Dolby Digital 5.1
Russe Dolby Digital 5.1
sous-titres
Français, anglais, allemand, italien pour sourds et malentendants, espagnol, néerlandais, tchèque, danois, finnois, grec, norvégien, polonais, portugais, roumain, russe, suédois, chinois
8
10
image

Une image technique parfaite, délivrant en 4K (Digital Intermediate 2K) des couleurs intenses (les lys au début du film, les prairies presque vert fluo) et une densité des noirs incroyable, le tout enrobé d'une douce lumière. La légère saturation des teintes apporte cette petite touche de mélancolie supplémentaire qui rattrape le personnage à la fin du film et rend chaque scène, aussi simple et quotidienne soit‑elle, aussi belle qu'une fleur du jour.

 

Il faut dire que les nombreux paysages filmés au grand‑angle et la photo naturaliste qui ne lésine pas sur le flair à bord du pick‑up (rayons de soleil traversant l'objectif pour un rendu irisé et poétique), participent à un rendu simpliste d'apparence mais très élégant et chaleureux, voire solaire. Qui plus est doté d'une précision d'enfer, le film joue clairement la carte de l'équilibre au lieu de faire briller le HDR sur telle ou telle partie de l'image (chromes des voitures par exemple) pour un rendu qui aurait été certainement plus artificiel.

7
10
son

Au soir de sa vie, porté par les titres jazz à bord de son pick‑up, Earl/Clint Estawood ne s'embarrasse pas du superflu. Le film non plus. Là encore, l'élégance prime comme la sérénité en toutes circonstances (ce vétéran en a vu d'autres…). Alors hormis l'hélico du FBI et de belles ambiances bien profondes (chaque son se montre précis et bien localisé), cette bande‑son simple DTS‑HD Master Audio 5.1 ne fera pas grand bruit. Priorité au dialogue. Et c'est très bien ainsi. VO obligatoire tant la VF et ses doublages « mexicains » ne collent pas. En plus d'être plus plate, la piste française nous prive du jeu ciselé du grand Clint. 

5
10
bonus
- Making of (11')
- Clip
- Blu-Ray du film et bonus

Un making of bien trop court qui montre un Clint Eastwood jovial, rieur, presque bondissant sur le tournage. L'équipe précise que son personnage de grand‑père voûté et lent du film n'a rien à voir avec l'énergie délivrée par le réalisateur sur le plateau.

 

On apprend par ailleurs que toutes les scènes des trajets en pick‑up ont été tournées trois jours durant sur la route, Eastwood traversant les États seul au volant, en chantant, la cohorte de véhicules de tournage en queue de peloton. On grappille quelques détails sur la façon dont le chef déco a vieilli le pick‑up pour correspondre parfaitement à la vision du metteur en scène. Et comment la chef costumière s'est inspirée de tous les films du réalisateur pour ses différentes tenues. Bradley Cooper avoue avoir pleuré deux fois en voyant jouer son mentor. On en aurait voulu trois fois plus.

en plus
soutenir
Recevez l’actualité tech et culture sur la Newsletter cesar
Inscrivez-vous
OK
Non merci, je suis déjà inscrit !